Cet été, L’Atlas a accueilli Stallmann Galleries, pour une résidence de l’artiste ukrainien Daniel Spivakov.
S’inscrivant dans ce contexte unique, celui-ci a choisi de créer ses œuvres in situ, explorant la manière dont les qualités spatiales du lieu peuvent influencer à la fois le processus créatif et l’exposition qui en résulte.
Fuck Off & Other Notes On Mortality est la première exposition personnelle de Daniel Spivakov en France.
Pendant deux mois, Daniel Spivakov a transformé L’Atlas en studio, démantelant et réassemblant les fragments de ses peintures monumentales jusqu’à ce qu’ils révèlent des formes complètement nouvelles. Suivant son processus habituel, Spivakov a commencé par imprimer des images. Pour la première fois ce sont les siennes, des scans de ses mains, ses draps et son visage, capturés à travers l’œil plat d’une imprimante domestique.
Agrandies sur vinyle et polyester, ces impressions déformées évoquent la grandeur de la peinture classique, avant d’être à nouveau perturbées. Par-dessus, Spivakov peint —des voiles de blanc, des éclats de magenta, et des autoportraits —des marques oscillant entre abstraction et figuration. Les mains prennent bientôt le dessus : agitées, en quête de quelque chose, se faisant écho sur la surface de la toile.
À travers l’histoire de l’art, les mains ont été porteuses d’une symbolique aussi profonde que les visages : le Christ levant les doigts en signe de bénédiction, les gestes chargés du Caravage au Louvre. Ces sont des symboles, mais aussi des vérités.
Spivakov y revient, non pas pour répéter la tradition mais pour la déconstruire, la reconstituer hors du style et des codes, au plus près du cœur humain. En résulte une œuvre qui condense l’histoire dans le présent. Elle traverse le passé de la peinture avec irrévérence et soin, tout en s’interrogeant sur ce qui reste quand tout est dépouillé.
Daniel Spivakov nous rappelle avec espièglerie que les mains, par-dessus tout, ne mentent pas.
À propos de Stallmann
Installée à Berlin, Stallmann Galleries prône une approche radicalement contemporaine de la présentation de l’art. Fondée par Lina Stallmann, la galerie sert de plateforme aux artistes émergents internationaux qui remettent en question le statu quo et explorent de nouvelles perspectives pour l’art de demain.
Un fil conducteur clair traverse la programmation : Stallmann privilégie les jeunes artistes et propose à nombre d’entre eux leurs premières expositions personnelles. L’objectif n’est pas de célébrer l’innovation en soi, mais de présenter des œuvres qui interrogent l’avenir de l’art lui-même. Les artistes qui y exposent s’intéressent activement à ce que l’art pourrait devenir demain, en quête de formes d’expression surprenantes et inédites.
Avec
- Daniel Spivakov
Stallmann Galleries
- Schillerstraße 70, Berlin, Allemagne