Lundi 5 juin de 19h à 21h

Projection du film documentaire La Maison Bleue (2020) de Hamedine Kane, en présence du réalisateur et suivie d’une discussion avec Oulimata Gueye et Jennifer Bajorek

À travers le portrait intimiste d’Alpha, ami d’enfance du réalisateur, La Maison Bleue met en lumière les problématiques de ces oubliettes que sont les camps de migrants européens. Territoires d’exceptions où surgissent des tentatives de résistance comme celles mises en place par Alpha dans son projet d’habitat atelier, lieu où se construit une poétique de la relation qui défie la désolation des corps et la violence du politique.
« La Maison Bleue », qu’elle soit l’œuvre plastique d’Alpha ou l’œuvre filmique d’Hamedine constitue un espace au sein duquel s’exprime la volonté de s’opposer aux assignations, aux désignations et aux relégations. C’est un voyage entre deux parcours, entre deux mondes. C’est un voyage pour faire face. C’est un voyage pour en finir avec la fuite.

Hamedine Kane est bibliothécaire de formation. Il effectue son premier voyage en Europe en 2004 après avoir obtenu une bourse de bibliothécaire à Paris. Installé à Bruxelles, il développe sa pratique qui intègre la littérature, l’art et le cinéma. Il a participé à de nombreux festivals, biennales et expositions tels que Les Rencontres de Bamako ; Documenta 14 ; Biennale de Dakar ; Biennale de Lubumbashi. Il a présenté deux expositions personnelles à Pointculture, Bruxelles, Belgique (2019-2020) et à Clark House Initiative, Mumbai, Inde (2018). En 2018, il a co-initié avec Stéphane Verlet-Bottero la plateforme collaborative d’art et de recherche «L’Ecole des Mutants», présentée dans de nombreuses biennales et institutions. Il sera résident à la Villa Médicis en 2024.

Oulimata Gueye est critique et commissaire d’exposition sénégalaise et française. Sa démarche curatoriale se fonde sur un travail de recherche à l’intersection des sciences et technologies numériques, de l’art contemporain et des cultures populaires. Elle a participé à de nombreux projets internationaux autours des cultures électroniques et de la performance. Ses projets Africa sf, Digital Imaginaries, Utopies Non alignées, Afrocyberféminismes, s’intéressent aux croisements entre fictions, sciences, technologies et savoirs au regard de la place de l’Afrique et de ses diasporas dans une perspective d’analyse critique. Elle été la commissaire de l’exposition UFA – Université des futurs africains présentée au Lieu Unique à Nantes. Elle dirige le post-diplôme Art de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Lyon et enseigne en master.

Jennifer Bajorek est enseignante-chercheuse travaillant dans le domaine d’études culturelles et visuelles, d’histoire de l’art contemporain et d’histoire de la photographie, surtout en Afrique. Ses recherches actuelles portent sur les représentations de la migration en France contemporaine. Elle est aussi engagée dans la recherche collaboratrice et dans l’activisme dans le secteur culturel, avec un focus sur les pratiques réparatrices et les approches non-étatiques en espace postcolonial. Elle est aujourd’hui professeure de littérature comparée et d’études visuelles à Hampshire College, USA, et chercheuse attachée au Visual Identities in Art and Design (VIAD) Research Centre à l’Université de Johannesburg, Afrique du Sud.

La Maison Bleue a remporté les prix OpenCity Film documentary, Londres ; Biografilm Festival, Bologne ; Millennium Documentary Festival, Bruxelles ; RIDM, Montréal et une mention spéciale du jury à l’IDFA d’Amsterdam en 2020.

Durée du film 56 min – en VO (peule et français) sous-titré français