Projection du film Les Trois disparitions de Soad Hosni (2011)
en présence de la réalisatrice Rania Stephan et suivie d’une discussion avec Nora Philippe

En septembre, l’Atlas lance sa programmation de rencontres avec l’artiste et réalisatrice Rania Stephan, représentée par Marfa’ (Beyrouth) et exposée en ce moment à la galerie. Pour accompagner les projets artistiques des galeries étrangères invitées, chaque exposition sera ponctuée par une rencontre entre un.e artiste de l’exposition et une personnalité de la scène artistique française.
La projection du film acclamé de Rania Stephan, présenté au MoMA en 2011 puis acquis par l’institution new-yorkaise, en compétition à de nombreux festivals dont l’IFF de Rotterdam et le FID Marseille (Prix Renaud Victor), sera suivie d’une conversation avec Nora Philippe, autrice, réalisatrice et commissaire d’exposition.

A propos du film :

En amorce, quelques poussières sur une bande usée jusqu’à la trame, puis une image vacille, un son crépite, le visage rêveur d’une femme enfin apparaît et s’entend le murmure d’une injonction : « Souviens-toi ! ». De ? Soad Hosni : une icône adulée du cinéma égyptien, actrice de près de cent films, née au Caire en 1943 et morte suicidée à Londres en 2001. Réalisé exclusivement à partir de séquences VHS de films dans lesquels elle apparait, le film est construit comme une tragédie en trois actes où l’actrice raconte sa vie rêvée à la première personne du singulier. La fiction devient matière documentaire, des questions se posent alors. Qu’est-ce qu’une filmographie dit de son actrice ? Quelles correspondances tisser entre une vie et une œuvre ? Qu’a représenté le cinéma égyptien depuis la révolution nassérienne ? Irrévérencieux, ludique, merveilleux et grave, le film propose une réécriture singulière et poétique de l’âge d’or du cinéma égyptien, incarné par Soad Hosni, artiste exceptionnelle, star tragique et symbole de la femme arabe moderne. Enfin, c’est un travail sur l’archive, la mémoire et surtout sur le processus du souvenir même. La réalisatrice investit ainsi un terrain d’ambiguïté, structuré par les outils du rêve : répétition, variation, déplacement, condensation, laissant le spectateur à son vertige.

Rania Stéphan est née en 1960 à Beyrouth (Liban). Au cours de ses vingt ans de carrière l’artiste a collaboré avec de nombreux.ses réalisateur.rice.s de renom et a réalisé plusieurs courts et moyen-métrages. Entre art vidéo et documentaire, les films de Rania Stephan sont ancrés dans la réalité tumultueuse de son pays et donnent une perspective personnelle aux événements politiques. Elle entrelace avec poésie des images brutes, où les rencontres fortuites sont saisies avec compassion et humour. Son nouveau film, Le Champ des mots (2022), a remporté en septembre 2022 le Prix du meilleur film du Festival de Film de la Villa Médicis à Rome.

Nora Philippe est née à Paris (France). Elle est autrice-réalisatrice de films documentaires (Restituer? ARTE, 2021, Like Dolls, I’ll Rise, 2018, Pôle emploi ne quittez pas!, 2014), commissaire d’expositions (Black Dolls, La maison rouge, Répare, Reprise, Cité internationale des arts), et de cycles de cinéma, notamment à Columbia University à New York. Basée à Paris, elle dirige EURODOC, programme international de formation à la production documentaire, et a enseigné la réalisation filmique à l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs et SciencesPo Lille.

Durée du film 1h10 – en VO (arabe) sous-titré français