Breathing through the eyes

07.11.23 — 22.12.23

Roots to Routes

Tallinn, Estonie

59°0’N / 26°0’W

09:18

L’exposition est en accès libre jusqu’au 22 décembre 2023, du mardi au samedi de 12h à 19h, puis sur rendez-vous jusqu’au 3 janvier 2024.

 

Les rivières étaient sacrées, les arbres étaient sacrés, les collines étaient sacrées. La Terre était embrassée, et des prières étaient prononcées tous les matins, tous les soirs…[1]

 

 

Pour la dernière exposition de l’année, L’Atlas a le plaisir de recevoir Roots to Routes, agence balte créée par les curatrices Maija Rudovska, Justė Kostikovaitė et Merilin Talumaa. Sous le commissariat de cette dernière, l’exposition Breathing through the eyes [2] réunit différentes générations d’artistes originaires des pays baltes, la plupart d’entre elles présentant leur travail à Paris pour la première fois. L’exposition aborde subtilement les idées de l’archéologue et anthropologue lituano-américaine Marija Gimbutas, dont les recherches poussées ont attiré l’attention sur les cultures ancestrales de la région balte et des frontières du monde indo-européen, particulièrement bien décrites dans son livre The Balts (1963). L’exposition puise son inspiration dans les théories de Gimbutas, qui ont influencé les perspectives contemporaines sur le patrimoine, les identités indigènes et la relation entre les humains et la nature dans la région de la mer Baltique.

 

Ses recherches à l’interdisciplinarité des objets archéologiques, du langage universel, de l’ethnographie et des traditions populaires, ont conduit Gimbutas a avancé la thèse selon laquelle la préhistoire européenne était fémino-centrée et vouait un culte à la déesse mère, à l’origine de la vie. Le pouvoir de la déesse se situait dans l’eau et la pierre, les grottes et les tombeaux, les animaux et les oiseaux, les collines, les arbres et les fleurs. À travers un système sophistiqué de symboles et une abondance d’objets rituels, ce sont de multiples interconnexions qui expriment une certaine spiritualité. La nature et le corps, en particulier le corps féminin, ont été honorés en Europe pendant des dizaines de milliers d’années, et Gimbutas émet le postulat que les femmes avaient une position notablement forte dans les sociétés d’Europe orientale et centrale, tendance plus nécessairement évidente aujourd’hui.

 

L’exposition Breathing through the eyes commente de manière poétique la matérialité fragile de notre existence, de nos identités multiples, du processus de changement et de la nouvelle sensibilité environnementale. Gimbutas, en révélant le trésor de la préhistoire, a inspiré un désir d’existence paisible dans notre époque : ramener à la vie les éléments vitaux réprimés, comme la Terre, le corps, le féminin et le subconscient. Les artistes participantes, à travers des récits imaginaires et fictifs, partagent des histoires personnelles et des croyances qui reflètent l’influence des théories de Gimbutas sur le symbolisme ancestral. Leurs œuvres font écho à ces concepts avec un point de vue contemporain, incorporant des éléments comme des spirales, des cercles, et des motifs comme les serpents et les oiseaux, symboles ancrés dans les cultures européennes matriarcales qui continuent de résonner sur l’art et la culture baltes.

 

L’exposition nous invite à  réimaginer un monde centré sur le culte de la déesse, cultivant la préservation de la nature, l’enrichissement de l’existence et l’abandon de la violence. Ce concept théorique peut-il transcender la réalité tangible de notre société future? L’exposition Breathing through the eyes entrecroise sans cesse récits historiques, mythes culturels et scenarios hypothétiques, nous immergeant dans les thèmes dont Marija Gimbutas est à l’origine : la célébration du cycle de la vie, la sainteté du corps féminin et du travail, et la spiritualité inhérente à ces concepts. L’exploration par Gimbutas des dimensions spirituelles d’une vieille Europe harmonieuse et sa vision pour une Europe nouvelle libre de toute dominance et conflit semble remarquablement pertinente dans notre société contemporaine.

 

 

Regroupant une communauté d’artistes, de curateur⸱rice⸱s et de producteur⸱rice⸱s culturel⸱elle⸱s, Roots to Routes est une initiative dont les trajectoires sont connectées aux pays baltes. Elle fonctionne comme une agence nomade, dont le but est de soutenir et de rendre visibles les pratiques artistiques au-delà des frontières culturelles et (géo)politiques. Cela passe principalement par la création et le développement de projets collectifs, capables de construire des réseaux et des formes de coopérations durables entre les différentes scènes artistiques.

 

Roots to Routes prend forme au travers d’expositions, de performances, de projections, de publications et de commandes. L’initiative est née à Marseille, lors de la Biennale Manifesta 13 Les parallèles du Sud en 2020. Depuis, des thèmes comme le sentiment d’appartenance, l’identité et l’engagement communautaire sont au cœur des différentes collaborations.

 

 

 

 

[1] The Life and Work of Marija Gimbutas, Journal of Feminist Studies in Religion, Fall, 1996,

[2] Kristel Saan, Breathing through the eyes, 2015 – 2022, impression sur aluminium, 53,2 x 80 cm.

 

 

 

Partenaires et mécènes de Roots to Routes : Baltic Culture Fund, Estonian Embassy in Paris, Cultural Endowment of Estonia, Estonian Ministry of Culture, Lithuanian Culture Institute, Latvian State Culture Capital Foundation

Avec

  1. Aili Vint
  2. Kristel Saan
  3. Monika Varšavskaja
  4. Kristina Õllek
  5. Daria Melnikova
  6. Morta Jonynaitė
  7. Viktorija Daniliauskaitė

Événement

Projection / rencontre avec Ingel Vaikla

Roots to Routes

  1. Tallinn, Estonie
  2. www.roots2routes.org
  1. Communiqué de presse
  2. Dossier de presse
  3. Liste de prix